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La quotidienne du Darde
22 novembre 2017

Quel devenir pour les Energies Marines renouvelables ?

De nombreux projets témoignent du dynamisme du marché prometteur des EMR, mais sont loin de représenter le potentiel théorique considérable de la production d’électricité à partir de l'ensemble des EMR, évalué à 2,34 millions de TWh/an. Ce potentiel est néanmoins difficilement exploitable en totalité si l’on tient compte des diverses contraintes physiques et économiques, telles que l’éloignement de la côte, aggravant le coût du raccordement électrique des parcs EMR aux réseaux électriques terrestres, le coût des investissements à consentir pour ces technologies en gestation et celui des subventions nécessaires au rachat de l'énergie encore trop coûteuse qu'elles produisent. Le potentiel techniquement exploitable des EMR est ainsi estimé au maximum à 108 000 TWh/an, ce qui ouvre encore de très belles perspectives de progression d'autant que l'épuisement des réserves d'hydrocarbures dans les 50 ans oblige à développer des sources alternatives d'énergie en parallèle à la diffusion des technologies EnR terrestres (l'éolien et le solaire) qui pour leur part ont déjà atteint le seuil de rentabilité. Ce potentiel exploitable de 108 000 TWh/an permettrait de répondre pour plus de moitié à la demande mondiale en énergie qui, comme nous l’avons déjà évoqué, est estimée en 2016 à 168 515 TWh. Il couvrirait en revanche la totalité de la consommation mondiale d'électricité (estimée à 21 538 TWh en 2013). L'immense potentiel de l'énergie bleue permet d'envisager concrètement le basculement de notre planète vers une économie fondée sur 100% d'énergies renouvelables sans que les terres émergées se couvrent d'éoliennes et qu'il faille équiper toutes les toitures du monde de panneaux solaires. Cette mutation énergétique vers les EnR terrestres et marines est à la fois nécessaire, pour lutter contre le réchauffement climatique, et inéluctable, pour tenir compte de l'épuisement des ressources fossiles. Les EMR, qui ne représentent actuellement que 0,03% du mix énergétique mondial, sont pour nombre d'entre elles en phase expérimentale et demeurent dépendantes de subventions directes ou indirectes. Leur contribution ne deviendra significative que lorsque ces technologies seront rentables. C'est déjà le cas pour l’énergie éolienne marine. En effet, au RoyaumeUni, le ministère de l'Environnement annonce que "le coût des nouveaux projets éoliens offshore qui commenceront à générer de l'électricité d'ici à 2023 est désormais 50% moins cher que lors de la première enchère tenue en 2015." Le prix de production de cette énergie est désormais inférieur à celui garanti pour la production nucléaire du tout nouveau projet de Hinkley Point. De son côté le suédois Vatenfall a fait tomber le prix sous la barre symbolique des 50 euros du MWh, tandis qu'en Allemagne trois projets développés par Dong et EnBW (Energie Baden-Württemberg) annoncent l'ambition de se passer de toute subvention. Le développement des EMR doit se déployer en priorité dans les territoires les mieux dotés par leur ensoleillement, leur exposition au vent et leur proximité des mers chaudes, territoires parmi lesquels figurent en premier lieu les îles tropicales. Or si plusieurs d'entre elles, aujourd'hui indépendantes, n'ont pas les moyens de le faire, il est remarquable qu'elles soient pour la plupart voisines des territoires ultramarins des principaux donateurs au titre de l'Aide Publique au Développement (APD), ceux-ci devant nécessairement y impulser une transition accélérée vers les EnR et plus particulièrement les EMR. C'est le cas de la France qui s'est donné un objectif très ambitieux. L’article 1er de la loi du 17 aout 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, désormais codifié à l’art L100-4 du code de l’énergie, fixe pour objectif « de parvenir à l’autonomie énergétique dans les départements d’outre-mer à l’horizon 2030, avec comme objectif intermédiaire, 50% d’énergies renouvelables à l’horizon 2020 ». Il tient compte évidemment de leur ensoleillement exceptionnel et de la présence d'une ressource marine quasi inépuisable.

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